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Aujourd’hui, le constat est frappant au Sénégal. Nous ne sommes plus libres de nos choix personnels. Que l'on soit politique ou non, la tyrannie du tribunal du peuple s’impose à tous. Et Abdourahmane Diouf, le porte-parole démissionnaire de Réwmi vient de s'en rendre compte. Son départ a suscité une pluie de réactions parfois très violentes, mais compréhensibles dans une société confrontée à une crise des valeurs métastasant.
Nos consciences sont hantées par les gardiens de la bien-pensance, ersatz d'une justice qui souffre de crédit et de crédibilité auprès de nous qui croyaient s'y retrouver en cas de besoin d'une solution qui tranche et lève tout équivoque. Mais hélas ! L'écho du jugement du tribunal de la rue résonne plus que celle du temple de Thémis.
Notre société est éprouvée par les tours de passe-passe de nos hommes politiques. Ils ont poussé les Sénégalais à s'autocontrôler, à lire et à décrire nos pensées, avec une facilité déconcertante à prédire nos lendemains avec un sérieux qui sous-tend toute vérité imposante, bien que cela relève d'une imposture grotesque.
La confiance, socle de notre cohésion sociale est rompue. Et à juste titre. La méfiance est systématiquement de mise. Bref, on distribue les notes à l'emporte-pièce, comme dans un jeu de hasard. Les bons, les moins bons, les meilleurs, les passables, les mauvais, les pires etc…
Voilà où nous en sommes au Sénégal. Une race d'intellectuels que parlait Antonio Gramsci, qui ne remplit pas forcément la fonction d'intellectuel dans société s'arroge le "devoir de juger" nos choix et nos actes. Quand une société est en passe de devenir un espace de suspicion, une introspection de ses acteurs les plus vus et écoutés s'imposent.
KMNGN