Chronique hebdomadaire de So-Ho
Au Cameroun Paul Biya, vient d’être réélu, après trente-cinq ans de pouvoir, à l’âge de …85 ans.
Mon propos ne vise pas l’homme que le suffrage universel à réélu une nouvelle fois, mais je m’interroge.
Cette élection est-elle due, comme l’affirme certain, à des bourrages d’urnes, des « fraudes massives et honteuses » qui ont marqué le scrutin ? Ce ne serait pas la première fois dans le pays, ni très nouveau et original tant cette pratique semble désormais faire partie de l’ADN du continent africain.
Ma question est ailleurs. Que peuvent donc bien trouver les 71,28 % d’électeurs de Yaoundé, de Douala et ailleurs dans le pays à asseoir sur le fauteuil présidentiel, qui n’est pas encore roulant, un gérontocrate qui aura quatre-vingt dix ans à la fin de ce nouveau mandat ?
Nul doute qu’au Cameroun le « vieux monde » à encore de beaux jours devant lui et qu’à ce rythme-là ce ne sont pas des historiens mais des archéologues qui devront étudier la gouvernance de l’actuel président camerounais.
Quel camouflet aussi pour une jeunesse qui voit son pays aux mains d’un papy grincheux et autoritaire, par ailleurs ancien élève du lycée Louis Legrand et de Sciences-Po et qui a commencé sa vie politique à l’âge de trente-cinq ans, avant d’être élu une première fois président de la République en …1982, c’est-à-dire à l’âge de bronze.
En 2007, il a pris soin de réformer la constitution qui limitait le mandat présidentiel à deux exercices. Sage précaution car il en totalise désormais… sept ! Et si aujourd’hui le Cameroun souffre d’une crise économique, de l’afflux de réfugiés centrafricains et d’une insurrection de la minorité anglophone Paul Biya peut au moins se vanter … d’être dans le monde un des chefs d’Etat à la longévité la plus importante.
Certains se demanderont toutefois s’il y a lieu d’être fier d’un tel palmarès, à la fois triste et affligeant.
So-Ho